Livestock Research for Rural Development 28 (2) 2016 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

Citation of this paper

Etude biométrique de dromadaires de 2 populations algériennes: la Saharaoui et la Targui (Camelus dromedarius, L.)

Babelhadj Baaissa, Adamou Abdelkader, Tekkouk-Zemmouchi Faiza1, Benaissa Atika et Guintard Claude2

Laboratoire de protection des écosystèmes en zones arides et semi-arides Université Kasdi Merbah Ouargla, 30000 Ouargla, Algérie
babelhadjbaaissa@gmail.com
1 Université Constantine 1, Institut des Sciences Vétérinaires, Laboratoire de Gestion de la santé et productions animales, El Khroub, Algérie.
2 Unité d'Anatomie Comparée, Ecole Nationale Vétérinaire de l’Alimentation et de l’Agroalimentaire, Nantes Atlantique - ONIRIS, route de Gachet, CS 40706, 44307 Nantes Cedex 03, France

Résumé

L’objectif de cette étude est de déterminer et de comparer les caractéristiques barymétriques des dromadaires de 2 populations algériennes, la Saharaoui (Sah.) et la Targui. Les mesures ont été réalisées sur un échantillon de 60 dromadaires Sahraouis et 60 Targuis à l’abattoir de la commune de Ouargla (Sahara septentrional Est algérien). Les animaux (30 mâles et 30 femelles de chaque population) étaient des adultes de plus de 6 ans destinés à la boucherie. Avant l’abattage, 3 mensurations de leur vivant, ont été réalisées. Le poids de carcasse a ensuite été calculé à l’abattoir.

Des équations de régression linéaire sont proposées afin d’estimer le poids vif des animaux et la hauteur au garrot à partir des mensurations corrélées. Les valeurs moyennes de poids vif adulte des deux populations Saharoui et Targui sont respectivement de 462,6 kg ± 84,4 et 466,2 ± 73,8 kg pour une hauteur au garrot de 1,82 ± 0,08 m et 1,88 ± 0,07 m. Les valeurs moyennes de poids vif sont de 499 ± 83,8 (mâles Sah.) et 426 ± 65,4 kg (femelles Sah.) et de 515 ± 57,6 (mâles Targui) et 417 ± 51,3 kg (femelles Targui). Les valeurs moyennes de hauteur au garrot sont de 1,84 ± 0,08 (mâles Sah.) et 1,79 ± 0,09 m (femelles Sah.) et de 1,95 ± 0,05 (mâles Targui) et 1,83 ± 0,05 m (femelles Targui). Les moyennes des rendements à l’abattage ont été entre 49,5% et 48,2%. Le poids vif des animaux et leur poids de carcasse ont été très bien corrélés ainsi que le poids vif et la circonférence thoracique ou abdominale.

Mots-clés: abattoir, Algérie, barymétrie, mensuration, poids vif



Biometrical study of dromedaries of 2 algerian populations: Saharaoui and Targui (Camelus dromedarius L.)

Summary

The objective of this study is to determine and compare the body measurements characteristics of 2 algerian populations of camels, the Sahraoui (Sah.) and the Targui. The measurements were performed on a sample of 60 Saharaoui and 60 Targui dromedaries to the slaughterhouse of the town of Ouargla (Algerian northern Sahara East). Animals (30 males and 30 females of each population) were adults over 6 years for slaughter. 3 measurements before slaughter in their lifetime were performed. The carcass weight was then calculated for slaughter.

Linear regression equations are proposed to estimate the live weight of animals and the height at the withers from correlated measurements. The average values of the two adult dromedaries weight of Saharaoui and Targui populations are respectively 462.6 kg ± 84.4 and 466.2 ± 73.8 kg for a shoulder height of 1.82 ± 0.08 m and 1, 88 ± 0.07 m. The average values of live weight are 499 ± 83.8 (Sah. males) and 426 ± 65.4 kg (Sah females) and 515 ± 57.6 (Targui male) and 417 ± 51.3 kg (Targui females). The average values of height at the withers are 1.84 ± 0.08 (Sah males) and 1.79 ± 0.09 m (Sah females) and 1.95 ± 0.05 (Targui males) and 1, 83 ± 0.05 m (Targui females). The average yields at slaughter was between 49.5% and 48.2%. The live weight of the animal and carcass weight were well correlated and also the camel weight and chest or abdominal circumference.

Keywords: Algeria, barymetry, measurement, live weight, slaughterhouse


Introduction

En milieu aride, le dromadaire est un animal domestique élevé au même titre que d’autres animaux d’élevage (bovins, ovins, caprins, équins, etc.) pour ses productions (lait, viande). Sa rusticité dans un milieu à faible productivité, son lait, sa viande et son travail sont très appréciés par les éleveurs, dont la vie en dépend dans le désert (Faye 1989).

En effet, le dromadaire est particulièrement adapté à ces types de milieux, qui en dépit des maigres ressources alimentaires et des conditions écoclimatiques très hostiles, s’avèrent productifs. Malgré son incontestable intérêt pour la valorisation des zones désertiques, le dromadaire est resté une espèce négligée (Narjisse 1989).

L’activité cameline a de tout temps contribué à satisfaire les besoins d’une population pastorale. Cette activité se déroule dans les vastes étendues des parcours sahariens (Adamou 2008). En effet, si l’homme du désert a pu survivre dans un milieu où les conditions de vie sont extrêmement difficiles, c’est grâce à ce vaisseau du désert au vu de ses particularités d’adaptation. En effet, il est connu pour sa résistance à la soif, à la chaleur, à la sous-nutrition protéique et reste par conséquent l'animal le mieux adapté à un milieu aride caractérisé par des conditions pédoclimatiques très contraignantes à la survie spontanée des êtres vivants et qui peut grâce à sa polyfonctionnalité, rendre d’énormes services aux chameliers dont la vie se trouve intimement liée à l’animal (Adamou 2008).

En 2011, les effectifs camelins algériens ont été estimés à environ 315 850 têtes (MADR 2011). La zone saharienne de Ouargla se situe dans l’aire géographique centrale d’élevage camelin en Algérie qui compte près de 29 070 têtes (MADR 2011).

La barymétrie consiste à estimer indirectement le poids vif de l’animal à partir de mesures corporelles simples. Cette estimation repose sur des équations de régression utilisant des mensurations de l’animal fortement corrélées au poids. Les formules barymétriques doivent être établies en fonction de la race, du sexe et de l’âge (Graber M 1966).

Ce travail a été conduit dans le cadre d’un programme visant à caractériser et à standardiser les diverses populations locales. Son but est de comparer et de déterminer les performances barymétriques à partir d’un corpus homogène d’animaux adultes mâles et femelles appartenant aux dromadaires de deux populations, la Saharaoui et la Targui. L’absence de bascules à bétail appropriées dans les élevages camelins et les abattoirs rend cette détermination très imprécise tant pour l’éleveur que pour le vétérinaire de terrain. Une technique simple, la barymétrie, permet cependant d’obtenir des estimations satisfaisantes du poids vif. C’est une équation résultant de recherches consacrées à l’étude des relations entre diverses mensurations corporelles et le poids vif des animaux.


Matériel et méthodes

Matériel

Ce travail a porté sur 120 dromadaires: 60 dromadaires adultes (30 mâles et 30 femelles) appartenant à la population Saharaoui et 60 dromadaires adultes (30 mâles et 30 femelles) appartenant à la population Targui, les plus répandues, les plus représentées et les mieux commercialisées et consommées comme viande cameline en Algérie. L’expérience a été conduite dans l’abattoir de la commune de Ouargla sur des dromadaires âgés de plus 6 ans provenant, pour chaque population, de deux parcours distincts entre novembre 2010 et septembre 2014.

Ouldahmed (2009), cite 12 «races» camelines de la population Saharaoui, organisées en quatre grands types: type laitier, à viande, mixte et de course. D’après (Henchi 1994), la race Sahraoui (ou Saharaoui) appartient à la population mixte dite Maghrebi ; cette dernière est assez polymorphe. Elle est présente en Egypte, au Maroc, en Libye, en Tunisie et en Algérie. Les animaux de la population Saharaoui ont assez élancés avec une moyenne de la hauteur à la bosse chez le mâle de l’ordre de 2 m (Ezzahiri 1988), et ils sont forts et robustes. La race Sahraoui est bonne laitière mais s’engraisse aussi rapidement (Benyoucef et al 2006); elle est surtout utilisée pour le transport. Cette race est issue du croisement entre les races Chaambi et Ouled Sidi Cheikh (Benaissa1989). En Algérie, son aire de répartition va du Grand erg occidental au centre du Sahara. La zone saharienne de Ouargla se situe dans l’aire géographique centrale d’élevage camelin en Algérie. Il s’agit d’une race assez précoce; les femelles peuvent être saillies dès l’âge de trois ans. Elle est exploitée longtemps; l’âge de la réforme peut atteindre 25 ans chez la femelle (Photo 1).

Selon Messaoudi B (1999), le dromadaire de la population Targui est un animal de course par excellence. Il est très haut sur des membres fins et secs, avec une robe grise à poils très courts et fins. C’est le dromadaire des Touaregs du Nord. Ce dromadaire est localisé au Sahara central, au Hoggar et à l’extrême Sud Algérien (Tamanrasset). On le rencontre très souvent un peu plus au Nord, parce qu’il est très souvent utilisé comme reproducteur et comme animal de course. Il est utilisé pour la selle et pour le bât (Photo 2).

Photo 1. Population Saharaoui

Photo 2. Population Targui
Méthodologie

Pour chaque animal, trois mesures biométriques ont été réalisées, préalablement à l’abattage: la hauteur au garrot (HG), la circonférence thoracique (CT) et la circonférence abdominale (CA), en mètres. Ces trois mensurations ont permis, à partir de la formule barymétrique de Boue (1949), d’estimer le poids vif (PV) de l’animal en kg: PV = 53 x CT x CA x HG.

Le choix de cette formule est dicté par le fait qu’elle se rapproche de très près de la plupart des formules proposées (Ezzahiri 1988 et Benaissa 1989) et parce qu’elle a déjà été appliquée sur les dromadaires du Maghreb.

Pour les animaux sur pied, les paramètres biométriques ont été mesurés à l’aide d’une toise de 2,5 m pour déterminer la hauteur au garrot (HG) et d’un mètre ruban rétractable de 5 m avec bouton de verrouillage pour déterminer la circonférence thoracique et la circonférence abdominale (CT et CA).

Pour le traitement des données, une base de données a été constituée à l’aide du tableur Microsoft Excel 2007. Les analyses des moyennes (test t de Student) ont été faites avec le logiciel XL stat. Le seuil de significativité utilisé était alpha = 0,05 pour l’interprétation des tests statistiques.

Les variables ont été exprimées sous forme de moyenne et l’écart-type, valeur minimale et valeur maximale.

La variabilité a été estimée à partir de l’écart-type σ et du coefficient de variation C.V. (CV % = (σ/µ) x 100: rapport entre l’écart-type σ et la moyenne µ) (Bruno 1984), ce dernier permettant de s’affranchir de l’unité de la mesure. Pour la détermination de l’âge, nous avons eu recours à l’expérience des éleveurs et des bouchers grâce à l’examen de la dentition qui reste la méthode la plus couramment utilisée par les chameliers.

Le rendement à l’abattage des animaux étudiés a été calculé par la formule suivante:

(Meyer 2014).

Pour déterminer le poids de la carcasse, en absence de moyens de pesée appropriés et après la découpe, c’est la somme des poids des différentes parties séparées constituant la carcasse qui comprend neuf pièces: le collier, les deux épaules, la partie dorso-thoracique, les côtes droites, les côtes gauches, la partie lombaire et les deux cuisses.

La pesée des différentes parties de la carcasse a été réalisée à l’aide d’une bascule électronique Crane Scale Cap de capacité maximale 150 kg.


Résultats et discussion

Les valeurs des mesures biométriques sont regroupées dans tableau 1.

Les valeurs moyennes correspondent aux standards de la population Saharoui (n = 60) et de la population Targui (n = 60), avec des dromadaires adultes pesant respectivement 462,6 ± 84,4 kg et 466,2 ± 73,8 kg de poids vif pour une hauteur au garrot de 1,82 ± 0,08 m et 1,88 ± 0,07 m. En fait, la différence morphologique entre les deux échantillons porte sur les rendements moyens d’abattage qui sont corrects pour des populations rustiques, avec des valeurs moyennes 49,5% pour la Saharaoui et 48,2% pour la Targui, malgré le poids vif supérieur de la Targui.

Les moyennes de circonférence thoracique de deux populations étaient égales; les circonférences abdominales étaient significativement plus élevées chez la population Saharaoui que chez la population Targui; ces résultats ne concordent pas avec ceux obtenus par Oulad Belkhiret al (2013).

Tableau 1. Valeurs des paramètres biométriques, pondéraux et rendement à l’abattage
  Paramètres statistiques HG (m) CT (m) CA (m) Pd carc (kg) Pd vif (kg) R (%)
S T S T S T S T S T S T
Mâles n 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30
µ 1,84 1,95 2,10 2,11 2,41 2,36 268 256 499 515 53,4 50,1
min 1,72 1,84 1,92 1,92 2,06 2,03 180 212 376 419 42,9 34,9
max 2,06 2,02 2,36 2,23 2,93 3 400 332 670 697 62,4 66,2
σ 0,08 0,05 0,12 0,08 0,22 0,17 60,2 28,1 83,8 57,6 5,52 5,76
CV 0,04 0,03 0,06 0,04 0,09 0,07 0,23 0,11 0,17 0,11 0,11 0,12
P bilatérale < 0,0001 0,78 0,31 0,34 0,41 0,03
Femelles n 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30
µ 1,79 1,83 1,97 1,96 2,27 2,19 194 194 426 417 45,7 46,2
min 1,56 1,72 1,66 1,70 1,70 1,93 130 103 259 315 32,3 31,4
max 1,95 1,99 2,17 2,18 2,72 2,52 280 260 563 513 61,2 57
σ 0,09 0,05 0,12 0,10 0,23 0,16 41,9 38,2 65,4 51,3 6,84 5,72
CV 0,05 0,03 0,06 0,05 0,10 0,07 0,22 0,20 0,16 0,13 0,15 0,13
P bilatérale 0,02 0,64 0,12 0,96 0,59 0,77
Populations totales n 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60
µ 1,82 1,88 2,04 2,03 2,34 2,27 231 225 462,6 466,2 49,5 48,2
min 1,56 1,72 1,66 1,70 1,70 1,93 130 103 258,7 314,9 32,3 31,3
max 2,06 2,02 2,36 2,23 2,93 3 400 332 669,9 696,7 62,4 66,2
σ 0,08 0,07 0,13 0,12 0,24 0,19 64,1 46,1 84,4 73,8 7,37 6,11
CV 4,88 4,09 6,82 5,87 10,2 8,25 27,7 20,5 18,2 15,8 14,9 12,7
P bilatérale <0,0001 0,89 0,09 0,54 0,81 0,25
Légendes: n: effectif, µ: moyenne arythmique, min: minimum, max: maximum, σ: écart-type, cv (%): coefficient de variation, p: P-valeur bilatérale, HG: hauteur au garrot, CT: circonférence thoracique, CA: circonférence abdominale, Pd carc: poids de la carcasse, Pd vif: poids vif, R: rendement à l’abattage, (m): mètre, (kg): kilogramme, S: population Saharaoui, T: population Targui

Au-delà des valeurs moyennes, la variabilité globale exprimée par le coefficient de variation est relativement importante pour les variables pondérales, dont le coefficient varie de 27,7% à 15,8% respectivement pour le poids de carcasse et pour le poids vif pour les deux populations, mais elle est moyennement faible pour les mesures biométriques linéaires, le coefficient de variation étant de l’ordre de 4,09% , 8,25% et 10,2% pour la hauteur au garrot, la circonférence thoracique et la circonférence abdominale respectivement. L’écart-type des mesures biométriques linéaires est très faible pour les deux populations étudiées, alors que pour les mesures pondérales, il est important. Dans cette étude, on a utilisé la valeur p bilatérale.

Au seuil de signification alpha = 0,05 on ne peut pas rejeter l'hypothèse nulle d'égalité des moyennes. Autrement dit, la différence entre les moyennes n’est pas significative, sauf pour la hauteur au garrot dans les 3 catégories (mâles, femelles, et populations totales) et pour le rendement à l’abattage chez les mâles qui sont significatifs.

Les animaux semblent donc relativement homogènes en matière de morphologie. En revanche, leur état d’embonpoint et leur taille sont plus variables, ce qui traduit cet étalement plus fort des valeurs pondérales.

Valeurs biométriques par sexe

Les résultats des valeurs biométriques, pondéraux et rendement à l’abattage des 2 populations Saharaoui et Targui, mâles et femelles sont regroupés dans le tableau 1. Ce sont les mâles qui présentent les valeurs moyennes les plus fortes. Les différences observées ne sont toutefois pas significatives, pour les paramètres à savoir la circonférence thoracique, la circonférence abdominale, poids de la carcasse, et poids vif.

Les valeurs moyennes de poids vif sont de 499 ± 83,8 (mâles Sah.) et 426 ± 65,4 (femelles Sah.) et de 515 ± 57,6 (mâles Targui) et 417 ± 51,3 (femelles Targui). Les valeurs moyennes de hauteur au garrot sont de 1,84 ± 0,08 (mâles Sah.) et 1,79 ± 0,09 (femelles Sah.) et de 1,95 ± 0,05 (mâles Targui) et 1,83 ± 0,05 (femelles Targui). Les moyennes des rendements à l’abattage ont été entre 53,4% (mâles Saharoui) et 50,1% (mâles Targui) et entre 45,7% (femelles Saharaoui) et 46,2% (femelles Targui).

Le coefficient de variation montre 3 types de variables: celles de poids de la carcasse, de poids vif, rendement à l’abattage, dont les valeurs de CV varient aussi bien chez les mâles que chez les femelles. C’est la hauteur au garrot qui présente le paramètre biométrique le moins variable avec CV = 0,04% (mâles Saharoui) et CV = 0,03% (mâles Targui) et CV = 0,05% (femelles Saharaoui) et CV = 0,03% (femelles Targui).

Le poids vif des animaux mâles Saharaoui, la circonférence abdominale, le poids de carcasse, la circonférence thoracique et la hauteur au garrot sont bien corrélés (tableau 2), en revanche la corrélation est faible entre le poids vif des animaux mâles Targui et son poids de carcasse.

Chez les femelles Saharaoui, le poids vif est corrélé avec 3 variables, circonférence abdominale, circonférence thoracique et poids de carcasse. Par contre chez les femelles Targui, il existe une faible corrélation entre le poids vif et la hauteur au garrot (tableau 3).

Valeurs biométriques par population

La variabilité exprimée par le coefficient de variation montre trois types de variables:

C’est la hauteur au garrot qui représente le paramètre biométrique le moins variable, avec un coefficient de variation supérieur à 4% chez les deux populations. La dispersion des valeurs de la population Saharaoui et la population Targui est très voisine, avec toutefois la population Targui qui est légèrement plus grande et plus lourde. Tandis que le rendement à l’abattage est supérieur chez la population Saharaoui. Des résultats proches de ceux enregistrés chez la population Saharaoui ont été enregistrés par d’autres auteurs; c’est une bonne laitière mais elle s’engraisse aussi rapidement (Benyoucef et al 2006).

Ceci montre que ces valeurs peuvent être supérieures à celles des autres espèces domestiques. Ces populations sont également associées à un ensemble de pratiques alimentaires, eux-mêmes liés à la qualité des parcours dont l'influence sur le développement morphologique des animaux a été largement notée.

L’analyse en composantes principales (ACP) a permis d’établir la corrélation entre les variables implémentées dans le logiciel.

Les corrélations entre les différentes parties du corps mesurent pour chaque population (corrélation de Pearson), l’absence de corrélation entre les deux variables, la hauteur au garrot et le rendement à l’abattage pour les deux populations.

La majorité des différentes variables chez la population Saharaoui sont soit faiblement, moyennement ou fortement corrélées contrairement à la population Targui où l’on trouve des variables très faiblement corrélées voire une absence de corrélation.

Le poids vif de l’animal et son poids de carcasse sont très bien corrélés ou encore le poids de l’animal avec ses circonférences thoraciques et abdominales pour les deux populations (tableau 4).

Tableau 2. Matrice de corrélation des variables, population mâles (Saharaoui et Targui)
Saharaoui mâles HG (mS) CT (mS) CA (mS) Pds de carc (mS) Pds vif (mS) R (mS)
HG (mS) 1 0,475 0,393 0,543 0,632 0,109
CT (mS) 0,475 1 0,851 0,791 0,935 0,198
CA (mS) 0,393 0,851 1 0,864 0,940 0,351
Pds de carc (mS) 0,543 0,791 0,864 1 0,887 0,693
Pds vif (mS) 0,632 0,935 0,940 0,887 1 0,288
R (mS) 0,109 0,198 0,351 0,693 0,288 1
Targui mâles HG (mT) CT (mT) CA (mT) Pds de carc (mT) Pds vif (mT) R (mT)
HG (mT) 1 0,548 0,337 0,090 0,619 -0,509
CT (mT) 0,548 1 0,499 0,466 0,779 -0,300
CA (mT) 0,337 0,499 1 0,304 0,909 -0,503
Pds carc (mT) 0,090 0,466 0,304 1 0,370 0,561
Pds vif (mT) 0,619 0,779 0,909 0,370 1 -0,548
R (mT) -0,509 -0,300 -0,503 0,561 -0,548 1
En gras, valeurs significatives (hors diagonale) au seuil alpha=0,050 (test bilatéral)
Légende: HG: hauteur au garrot, CT: circonférence thoracique, CA: circonférence abdominale, Pd carc: poids de la carcasse, Pd Vif: poids vif, R: rendement à l’abattage, mS: mâle population Saharaoui, mT: mâle population Targui.

Tableau 3. Matrice de corrélation des variables, population femelles (Saharaoui = fS et Targui = fT)
Saharaoui femelles HG (fS) CT (fS) CA (fS) Pds carc (fS) Pds vif (fS) R (fS)
HG (fS) 1 0,110 0,052 -0,080 0,410 -0,551
CT (fS) 0,110 1 0,581 0,697 0,804 0,160
CA (fS) 0,052 0,581 1 0,701 0,866 0,116
Pds carc (fS) -0,080 0,697 0,701 1 0,699 0,687
Pds vif (fS) 0,410 0,804 0,866 0,699 1 -0,035
R (fS) -0,551 0,160 0,116 0,687 -0,035 1
Targui femelles HG (fT) CT (fT) CA (fT) Pds carc(fT) Pds vif (fT) R (fT)
HG (fT) 1 0,022 0,047 0,063 0,270 -0,172
CT (fT) 0,022 1 0,869 0,821 0,922 0,440
CA (fT) 0,047 0,869 1 0,844 0,953 0,426
Pds carc (fT) 0,063 0,821 0,844 1 0,843 0,815
Pds vif (fT) 0,270 0,922 0,953 0,843 1 0,384
R (fT) -0,172 0,440 0,426 0,815 0,384 1
En gras, valeurs significatives (hors diagonale) au seuil alpha=0,050 (test bilatéral)

Tableau 4. Matrice de corrélation des variables, population globale (Saharaoui et Targui)
Saharaoui HG (S) CT (S) CA (S) Pds de carc (S) Pds vif (S) R (S)
HG (S) 1 0,39 0,29 0,39 0,58 -0,05
CT (S) 0,39 1 0,74 0,80 0,90 0,38
CA (S) 0,29 0,74 1 0,78 0,90 0,34
Pds de carc (S) 0,39 0,80 0,78 1 0,86 0,76
Pds vif (S) 0,58 0,90 0,90 0,86 1 0,33
R (S) -0,05 0,38 0,34 0,76 0,33 1
Targui HG (T) CT (T) CA (T) Pds carc (T) Pds vif (T) R (T)
HG (T) 1 0,60 0,46 0,55 0,712 0,04
CT (T) 0,60 1 0,77 0,82 0,91 0,28
CA (T) 0,46 0,77 1 0,70 0,92 0,10
Pds carc (T) 0,55 0,82 0,70 1 0,79 0,70
Pds vif (T) 0,72 0,91 0,92 0,79 1 0,14
R (T) 0,04 0,28 0,10 0,70 0,14 1
Au niveau de signification alpha = 0,05 la décision est de rejeter l'hypothèse nulle d'absence de corrélation significative entre les variables. Légendes:HG: hauteur au garrot, CT: circonférence thoracique, CA: circonférence abdominale, Pd carc: poids de la carcasse, Pd Vif: poids vif, R: rendement à l’abattage, S: population Saharaoui, T: population Targui.


Conclusion


Références bibliographiques

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Received 13 December 2015; Accepted 16 January 2016; Published 1 February 2016

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