Livestock Research for Rural Development 24 (11) 2012 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Impacts de l’abattage des brebis en gestation sur l’élevage au Togo

W Pitala, A Arouna, A E Kulo, M Zongo*, H Boly** et M Gbeassor***

ESA, Université de Lomé, BP 1515 Lomé, Togo
werepit@hotmail.com
* UFR/SVT, Université de Ouagadougou, 03 BP 7021 Ouagadougou 03, Burkina Faso
** IDR, Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso, 01 BP 1091, Bobo, Burkina Faso
*** FDS, Université de Lomé, BP 1515, Lomé, Togo

Résumé

Au Togo environ 68 740 ovins sont abattus par ans dans les abattoirs. Cette étude a été réalisée pendant une période de six mois à l’abattoir des petits ruminants et dans les localités de provenance des ovins. Elle a eu pour objectif de déterminer entre autres, certains des obstacles d’une faible productivité des ovins ainsi que les pertes économiques au Togo. Les résultats de cette étude ont montré que l’abattage des brebis gravides et des brebis très jeunes constituaient une des principales contraintes.

Sur un effectif de 10 717  moutons abattus, 7 422, soient environ 69,3 % étaient des brebis et dont 5 946 soient 80,1 %, étaient en état de gestation. Les pertes étaient de l’ordre de 0,9 agneau potentiel par brebis abattue. L’âge des fœtus a été déterminé par les paramètres mesurables et non mesurables (la longueur directe et le poids, puis la pigmentation, les onglons, la pilosité et la dentition). Les pertes économiques annuelles sont importantes et s’élèveraient environ à 92 500 000 francs CFA au Togo. Il faut ajouter que ces pertes se répercutent considérablement sur la productivité totale du cheptel ovin et entraînent par conséquent des déficits en viande toujours croissants dont la manifestation sur le marché est caractérisée par l’augmentation galopante du prix du kilogramme de viande. Le cheptel ovin pourrait s’élever environ de 5 % d’ici 10 ans si les brebis en gestantation étaient épargnées de l’abattage.

Mots-clés: abattoir, effectif, fœtus, mouton, perte économique



Impact of the slaughter of pregnant ewes on live stock production in Togo

Abstract

In Togo 68 740 sheep are slaughtered annually in abattoir. This study was carried out for one six months period at the abattoir of the small ruminants and in the localities of source of the sheep. The objective of the study was to determine among other things, some of the constraints to sheep production and financial losses in Togo. The results of this study showed that the slaughter of pregnant ewes and the young ewes constituted one of the main constraints. 

Out of 10 717 slaughtered sheep,  69.3 % were females of which 80.1 % were pregnant. The age of foetuses was determined by measurable parameters such as length and weight of direct and non-measurable parameters such as pigmentation, hooves, hair growth, and teething. The annual financial losses are significant and would be approximately 92.5 million CFA francs.  It should be added that these losses are reflected considerably on the overall productivity of sheep livestock and involve increasing meat deficits whose demonstration on the market is characterized by the increase in the price of meat.The rate of increase in sheep livestock could be 5 % within 10 years if pregnant ewes were saved from slaughter. 

Keywords: abattoir, fetus, financial loss, sheep


Introduction

Au Togo, l’élevage des petits ruminants (ovins et caprins) joue un rôle socio-économique et culturel et contribue à environ 30 % des productions nationales de viandes et abats (Bonfoh et Bassowa 2005). Cet élevage constitue l’une des principales activités des ménages ruraux (120 000 et 221 000 ménages respectivement pour les ovins et caprins) leur conférant une certaine richesse sociale (Bonfoh 2005). Mais malgré des efforts de développement et de recherche pour la promotion de cet élevage, on note un faible accroissement de la production du troupeau dans sa composition numérique chez les éleveurs ruraux. Cette faible croissance est due aux principales contraintes de production des petits ruminants dont la mortalité des jeunes pendant la période post-sevrage,   les maladies et les mortalités des animaux, assumées sous l’emprise de l’esprit fataliste et  la difficulté d’accès à l’information, à la formation et aux intrants par les éleveurs mêmes organisés en groupements (Bonfoh et Bassowa 2005).

Outre ces contraintes il faut noter l’abattage d’une part de femelles en carrière de reproduction, entraînant ainsi la diminution continue du nombre de reproductrices et d’autre part, l’abattage de femelles gravides causant d’énormes pertes en petits potentiels. L’objectif de cette étude est de déterminer les raisons de l’abattage des brebis en gestation et l’impact économique de cette pratique sur l’élevage.


Matériel et méthodes

Matériel

L’étude s’est déroulée au sud du Togo. Une partie de l’étude a été conduite à l’abattoir de petits ruminants d’Agoè-Zongo à Lomé. Spécialisé dans l’abattage des ovins et caprins, l’abattoir de petits ruminants d’Agoè-Zongo est un établissement public situé à l’est de la grande Mosquée de Zongo, sur le site du marché de la localité. Et l’autre partie s’est déroulée aux marchés de Gléi à Atakpamé, de Gbossimé, d’Agoè-Assiyéyé et d’Adidogomé à Lomé du fait que les animaux abattus à Agoè-Zongo proviennent de ces localités. L’étude a concerné uniquement l’espèce ovine.

Détermination de l’âge des brebis abattues

L’étude s’est déroulée du 5 avril au 16 octobre 2010. La méthode utilisée pour déterminer l’âge des brebis a été l’examen de la forme et de l’usure des dents (Rousseau et al 1993).

 

Récolte et traitement des utérus

 

Après l’éviscération, les utérus ont été récoltés puis soumis à un certain nombre d’examens en vue de déterminer les utérus gravides. Les examens ont  porté sur :

- l’état de développement de l’utérus, 

- la présence de liquides fœtaux dans l’utérus, 

- l’aspect développé des cotylédons, 

- la présence d’un ou plusieurs embryons ou fœtus.

Le nombre des utérus gravides correspond alors au nombre de brebis en gestation qui sont évaluées par rapport à l’effectif total des brebis abattues.

 

Détermination de l’âge et du sexe des embryons et fœtus

La détermination du stade de gestation a été basée sur la formule de Keller, citée par  Nzekanyakenze (1988) : L= X (X + 3,5), avec L : la longueur  (en cm) du fœtus comprise entre le sommet de l’articulation occipitale et la base de la queue et X : l’âge de gestation en mois.  
 
La détermination de l’âge à partir du poids est donnée par la relation peu complexe suivante :
a = 0,846*0, 22p

avec a : âge en mois et p : poids en g.

La détermination du sexe  a été basée sur  l’observation des organes génitaux externes si  l’âge du fœtus le permettait.

Enquête

Pour connaître les diverses raisons de la vente et de l’abattage des brebis avant la réforme et/ou des brebis en gestation une enquête sociologique par questionnaire a été menée auprès des différents acteurs à savoir : les éleveurs, les négociants, les bouchers, les inspecteurs de viande et les restauratrices.

Analyse des données

La saisie et le traitement des données ont été effectués avec le logiciel Excel 2007. Les pourcentages ont été ainsi calculés. Les histogrammes et les secteurs ont été tracés par le même programme. Les données de l’enquête ont été dépouillées manuellement et les pourcentages ont été également calculés.


Résultats

Abattage des brebis en gestation et enquête

Le pourcentage des brebis abattues est supérieur à celui des béliers (Tableau 1) à l’abattoir d’Agoè-Zongo.

Tableau 1. Répartition des ovins abattus en fonction du sexe

Animaux abattus

Effectif

Pourcentage

      Béliers

3 295

30,7

      Brebis

7 422

69,3

      Total

10 717

100


Sur les 7 422 brebis abattues, 5 946, soit 80,1 % étaient en état de gravidité. L’analyse de la répartition de ces femelles gravides en fonction de leur stade de gestation (Figure 1) montre que les brebis en gestation abattues à la première partie de la gestation (0 à 2 mois) représentent 46,8 % contre 53,2 % par celles abattues à la deuxième partie de gestation (2 à 5 mois).

Figure 1. Les brebis gestantes en fonction du stade de gestation

Les fœtus et embryons perdus suite à l’abattage des brebis gravides sont inégalement répartis en fonction de leur sexe. Le pourcentage des fœtus femelles perdus par abattage est légèrement plus élevé que celui des fœtus mâles. Cependant cette différence n’est pas statistiquement significative selon notre analyse (Figure 2).


Figure 2.
Répartition en pourcentage des fœtus et embryons perdus selon le sexe


La répartition des brebis en gestation abattues selon le type de gravidité est aussi inégale (Figure 3).

Figure 3. Brebis gestantes selon le type de gestation


Au total, 117 personnes ont été enquêtées. L’effectif des différentes catégories de ces individus est consigné dans le Tableau 2.

Tableau 2. Effectif des différentes catégories de personnes enquêtées

Catégories de personnes enquêtées

Effectif

Eleveurs

34

Négociants

41 

Bouchers

23

Restauratrices

17

Inspecteurs

2

Total

117


L’âge  des embryons et des fœtus  a été déterminé  sur un échantillon de 1 279 fœtus sur la base de  paramètres mesurables (longueur et poids du fœtus) (Tableau 3). Dix (10) embryons et fœtus au plus ont été traité au hasard par jour.

Tableau 3. Variables  mesurées   dans la détermination de l’âge

Tranche d’âge (mois)

0 à 1

1 à 2

2 à 3

3 à 4

4 à 5

Nombre de fœtus

233

332

312

247

155

Pourcentage

18,2

25,9

24,3

19,3

12,1

Poids moyen (g)

Non sensible

Non sensible

199 ± 85,6

590 ± 235

1521 ± 626

Tranche de longueur directe

 0 à 4,5

4,5 à 11

11 à 19,5

19,5 à 30

30 et plus

Longueur directe

moyenne (cm)

3,34 ± 0,81

8,24 ±1,98

15,3 ±2,36

 24,2 ± 2,85

 33,2 ± 2,90


L’âge des embryons et des fœtus est représenté graphiquement par les Figures 4 et 5 alors que la corrélation entre les poids moyens et les longueurs  directes moyennes est représentée à la Figure 6. Le coefficient de corrélation est de  R= 0,8107 et la courbe de régression est  y = 0,0017x2 - 0,021x + 0,105.

Les caractères non mesurables sont essentiellement la pigmentation qui est observée sur les fœtus âgés de 2 à 3 mois, la pilosité qui apparaît faiblement entre 3 et 4 mois et plus intensément après 4 mois (Figure 7). L’éruption des dents commence à partir de 3 à 4 mois.

Figure 4: Age des fœtus ovins en fonction du poids 


Figure 5. Age des fœtus ovins en fonction de la longueur directe (cm)


Figure 6. Corrélation entre les poids moyens et les longueurs directes moyennes


Figure 7. Fœtus classés par tranche d’âge


Discussion

Le taux de 69,3 % qui représente les brebis abattues dont 80,1 % en état de gravidité est très important. Ce taux de femelles gravides est supérieur au taux de 55,7 % rapporté par Tchoumboue (1988) et de Mancheli et al 1996 au Cameroun et à 40,4 % rapporté par Kulo et Seme (2010) à Togblékopé au Togo.

Selon la quasi-totalité (99 %) des enquêtés le prix relativement plus élevé des béliers et l’indifférence du consommateur par rapport au sexe de l’animal associée à la quête de profit du boucher ou de la restauratrice, conduisent au choix d’abattage des femelles. Ceci est confirmé par les résultats de Nwafor (2004) en Gambie et également par le rapport de la BCEAO (2004) selon lequel, le bélier coûtait en moyenne 25 000 F CFA alors que les prix des brebis variaient entre 14 000 et 16 000 F CFA. D’après 75 % des individus interrogés, les béliers sont généralement réservés aux périodes de forte demande que sont les périodes de la fête de Tabaski, les autres fêtes religieuses et les fêtes de fin d’année (Noël et nouvel an). Pendant ces périodes, les prix sont doublés, voire triplés (plus de 200 000 F CFA). D’après les agents d’inspection, dans les troupeaux, les brebis sont numériquement plus importantes que les béliers ; ce qui entraîne leur taux élevé sur le marché. En effet, les béliers étant exploités très jeunes, pour des cérémonies et des sacrifices traditionnels et religieux, seuls 15 % des béliers dépassent un an en élevage  traditionnel, ce qui porte le  taux des brebis dans les troupeaux à plus de 70 % (Faugère et al 1990 ; MAEP 1998).  Selon  les inspecteurs, la mortalité des animaux due aux maladies joue un rôle dans la vente des animaux. Ainsi, l’éleveur, au lieu d’adopter un plan sanitaire adéquat pour assurer une bonne protection des animaux contre ces maladies, préfère les vendre afin de minimiser les pertes en cas de pathologies, car pour lui, il n’est pas question de dépenser pour soigner des animaux qui peuvent être une source de revenu. Les brebis tuées sont majoritairement adultes (3,5 ans en moyenne) avec une proportion non négligeable d’agnelles (15,3 %). Ces brebis sont abattues pendant leur carrière de reproduction car le premier agnelage intervient en moyenne entre 13 et 15 mois d’âge et la durée moyenne de carrière d’une brebis est de 5 ans (Bonfoh et Bassowa 2005). Selon 100 % des enquêtés, la situation financière médiocre des éleveurs joue un rôle prépondérant dans la vente prématurée des brebis. En effet, l’élevage des ovins pratiqué par 27,80 % des ménages agricoles togolais (ITRA 2005) est une épargne sur pied facilement mobilisable. En cas de besoins (dot, dépenses scolaires, mariage, dépenses liées aux autres activités agricoles, funérailles, cérémonie, etc.), l’éleveur vend son animal sans tenir compte de son âge et de son état physiologique. Selon les bouchers et les restauratrices, le rendement en carcasse des brebis est relativement plus important que celui des béliers, ce qui fait d’elles des candidates de choix à l’abattage pour le commerce par rapport aux béliers. Ceci a été d’ailleurs prouvé par  Tamboura et Berté (1994) au Burkina Faso. En élevage traditionnel, il n’existe aucune séparation des deux sexes dans les troupeaux et toute brebis en âge de se reproduire doit donc être considérée comme mise à la reproduction (Faye et al 1998). Les croisements se font alors à tout moment et de façon non contrôlée, l’éleveur n’a aucune maîtrise du processus de la reproduction. Pour plus de 90 % des éleveurs, en troupeaux, les brebis en gestation d’au moins trois mois sont moins rapides. Elles peuvent être la cible des voleurs qui les vendent aux bouchers ; l’éleveur lui-même aura tendance à vendre ces animaux. De plus l’éleveur ignore l’état physiologique de ses femelles. En s’attaquant aux femelles en carrière de reproduction et surtout aux  femelles en gestation, l’homme attaque la reproduction à sa racine, en exterminant les futurs reproducteurs. Ceci est dû aussi au manque de l’application de la législation sanitaire interdisant l’abattage des petits ruminants de ces catégories de femelles (exceptée : femelles accidentées, femelles stériles, femelles hors-âge) que le Togo a adopté par continuité de la législation coloniale. D’après tous les enquêtés, la vente et l‘abattage des brebis gravides abattues pendant la première moitié de la gestation sont effectués dans l’ignorance, puisque les signes de la gravidité ne sont pas morphologiquement perceptibles et par conséquent le diagnostic est difficile aussi bien pour l’éleveur que pour l’abattant ou encore pour l’agent d’inspection vétérinaire qui ne dispose aucun outil pour le diagnostic de gestation. L’abattage des brebis en gestation occasionne d’énormes pertes pour le cheptel ovin. Ceci constitue un manque à gagner pour les éleveurs et un handicap pour le pays.  La valeur d’un reproducteur est le reflet de ce qu’il peut produire en lui accordant le délai et les conditions requis. Pour mieux apprécier la valeur d’un animal, il faut tenir compte de certains paramètres et de la notion de temps. Les pertes, observées sur six mois à l’abattoir de petits ruminants d’Agoè-Zongo à Lomé, s’élèvent à 6 709 embryons et fœtus ce qui équivaut à environ 13 418 par an dans le seul abattoir. En considérant le taux d’avortement annuel  estimé en élevage traditionnel en zones tropicales par CIRAD-EMVT (1991) à 2,3 %, le nombre d’agneaux à la naissance si toutes ces brebis gravides étaient conduites à terme de leur gestation serait : 13 418 x (1 - 0,023) = 13 109 agneaux nés par an.  La mortalité et les pertes des jeunes et adultes étant évaluées respectivement à 58 % et 16 % en élevage traditionnel (Bonfoh et Bassowa 2005) :

-  le nombre de jeunes après la mortalité et les pertes serait : 13 109 x (1- 0,58) = 5 506 jeunes par an ;

- le nombre de moutons adultes que l’on aurait pu gagner serait : 5 506 x (1- 0,16) = 4 625 adultes par an dont environ 42 % sont des femelles qui donneront d’autres agneaux et agnelles en cinq ans. C’est ainsi que l’on arrive à comprendre l’impact économique de l’abattage de brebis gestantes : un embryon ou un fœtus est une brebis ou un bélier de demain susceptible d’assurer la pérennité de l’espèce par la reproduction. Si le taux de croissance des ovins est de 3 % et l’effectif actuel du cheptel ovin au Togo est 841 047 (Bonfoh et Bassowa 2005), alors d’ici 10 ans on aurait : 841 047 x (1,03)10 =  1 130 297 ovins et les pertes pendant cette période seraient 13 109 x 10 = 131 090 ovins. Si on ajoutait l’effectif des animaux perdus pendant cette même durée, l’effectif total s’élèverait à : 1 130 297 +131 090 = 1 261 387 têtes d’ovins. Le taux de croissance de la population ovine s’élèverait donc à (1 261 387 – 841 047) /841 047 = 5 % environ en 10 ans. Ceci prouve que l’abattage des brebis gestantes handicape considérablement la productivité ovine au Togo.

Plusieurs méthodes ont servi à estimer l’âge des fœtus. Ces méthodes reposent sur différentes mesures telles que le développement du vésicule embryonnaire, la longueur tête-croupe de l’embryon, les mesures céphaliques et plus particulièrement le diamètre bipariétal  et la longueur occipito-nasale. De même, le diamètre thoracique, la fréquence cardiaque fœtale  et la taille des ébauches cotylédonaires ont été également utilisés. Ces recherches ont été réalisées in vivo à l’aide de l’échographie transrectale et transabdominale (Gonzalez et al 1998). Cependant, les mesures les plus fiables et les plus faciles à obtenir pour déterminer l’âge de l’embryon ou du fœtus sont la taille de l’embryon ou du fœtus et le diamètre bipariétal (El-Amiri et al 2003).  La relation qui existe  entre l’âge des fœtus et leur poids est donnée par la fonction : y = 0,002x2 - 0,021x + 0,105. Contrairement à l’équation Y = 14,05 + 1,16 X - 0,012 X2 de   Schrick et Inskeep (1993) qui est  une relation entre la taille et l'âge de l'embryon ou du fœtus entre le 20e et le 40e jour de gestation, les formules de la présente étude couvrent toute la période de gestation. Le coefficient de corrélation entre les poids moyens et les longueurs moyennes est élevé (R2= 0,95) et l’équation de la droite de régression est : y = 73,90 x – 1021, avec y : le poids en grammes et x : la longueur directe en centimètres. Toutefois il faut préciser que le coefficient de corrélation de notre étude est proche de celui (R2 = 0,97) obtenu par Sivachelvan et al (1996) avec les mêmes paramètres.

Le  poids et la taille des fœtus étant influencés par divers facteurs notamment : l’hérédité, l’âge et la conformation de la mère, l’état de nutrition de celle-ci, l’environnement, l’importance de la portée, la position du fœtus in utero, le développement placentaire, (Derivaux et Ectors 1980) ; Sivachelvan et al 1996), ces modèles élaborés ne permettent qu’une estimation approximative de l’âge des fœtus ovins en mois.


Conclusion


Remerciements

Les auteurs adressent leurs remerciements à la Directrice de la Société Nationale des Abattoirs et Frigorifiques (ONAF) et les Inspecteurs de l’abattoir des petits ruminants d’Agoè-Zongo qui ont participé à la collecte et à l’exploitation des données pour la réalisation des travaux.


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Received 24 April 2012; Accepted 21 October 2012; Published 6 November 2012

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