Livestock Research for Rural Development 22 (5) 2010 Notes to Authors LRRD Newsletter

Citation of this paper

Effets des systèmes d’alimentation sur les performances des bovins dans les fermes laitières du secteur organisé dans le nord de la Tunisie: 1. Effets sur la production laitière

C Darej, N Moujahed et C Kayouli

Laboratoire des Ressources Animales et Alimentaires, Institut National Agronomique de Tunisie.
43 Av. Ch. Nicolle, Tunis, Tunisie
nizar.moujahed@yahoo.fr

Résumé

Les performances actuelles de production laitière intensive en Tunisie ont été étudiées de 1997 à 2007 dans cinq exploitations bovines laitières du secteur organisé, dont deux complexes agro-industriel (CAI) et trois Unités Coopératives de Productions Agricoles (UCPA).  Cette étude a permis de définir et d’évaluer l’effet des principaux systèmes d’alimentation et rations utilisés dans ces élevages sur les performances laitières.

 

La production laitière moyenne est en dessous des potentialités des vaches de race Holstein (5857 litres/vache en lactation/an et 4821 litres/vache présente/an). Le rapport lait/concentré moyen est assez faible (1,82). Nous avons pu définir 4 types de rations (minimum un mois de  distribution) en fonction des fourrages utilisés dans les rations de base (R1 : Concentré CC + Fourrages secs FS + Ensilage E ;  R2 : CC+FS+E+Verdure V ; R3 : CC+FS+E+Pulpes de betteraves PB ; R4 : CC+FS+E+V+PB). Le type de ration le plus fréquent est R2 avec une fréquence d’utilisation dans le temps de  57,29 %.  Les rations du type R3,  intégrant la PB ont permis de dégager les productions laitières les plus élevées (6028 litres/vache en lactation/an et 4922,1 litres/vache présente /an ; P<0,01).  A partir des combinaisons de ces rations  le long de l’année, 9 systèmes d’alimentation ont été définis, dont le plus fréquent est celui constitué de  R1 et R2  (S2) avec une fréquence d’utilisation dans le temps de 54,17 %.  Le système alimentaire combinant trois rations diversifiés (S6 : R1+R3+R4) a permis la production laitière  la plus importante (6727,9 litres/vache en lactation/an et 5245,9 litres/vache présente/an).

Mots clés: Production laitière, système d’alimentation, ration



Effects of feeding systems on bovine performance in dairy farms from the organized sector in the north of Tunisia: 1. Effects on milk yield

Abstract

The current performances of intensive dairy production in Tunisia were studied in five dairy bovine public farms (two agro-industrial complexes: AIC, 3 Cooperative units of agricultural production: CUAP) during the period between 1997 and 2007. This study allowed to define and to evaluate the effect of the main rations and feeding systems used in these herds on dairy production. 

 

The average dairy production is below the milky potentialities of the Holstein cows (5857 l/lactating cow/year and 4821 liter/present cow/year). The average of milk/concentrate ratio is low (1.82).  We could define 4 types of rations (distributed during one month minimum) on the base of the roughages used in the basal ration (R1: Concentrate (CC) + dry forages (FS) + Silage (E); R2: CC+FS+E+V; R3: CC+F+E+ sugar beet pulp (PB); R4: CC+FS+E+V+PB). The most frequent type of ration was R2 with use frequency of 57.29 %.  The R3 type rations, integrating the beet pulp, allowed to perform the highest productions (6028 liters / cow in lactation/year and 4922.1 liters/present cow/year; P<0.01).   On the basis of combinations from these rations along the year, 9 feeding systems were defined. The most frequent one included R1 and R2 with a use frequency of 54.17 %. The feeding system combining three diversified rations (S6:  R1+R3+R4) allowed the most important dairy production (6727.9 l / cow in lactation / year and 5245.9 liters / present cow /year).

Key-words: feeding system, milk production, ration


Introduction

 

En Tunisie, la production laitière est un secteur stratégique de la politique agricole en raison notamment, de son rôle économique et social. Le développement de la production durant ces dernières années a été permis particulièrement par l’accroissement continu de l’effectif et l’introduction de races pures, notamment la Holstein (Rejeb et al 2007) qui représente 50 % de l’effectif bovin en Tunisie et contribue pour 73 % de la production nationale (Ben Salem et al 2006). Le secteur organisé de production agricole détient plus que 86 % de l’effectif bovin laitier et assure 82 % de la production nationale (OEP 2007). Cependant, les moyennes de production demeurent nettement en dessous du potentiel génétique de la race pour des facteurs principalement liés à la conduite du troupeau  (Ajili et al 2007), plus particulièrement à la conduite alimentaire inadéquate des animaux et aux contraintes d'affouragement du cheptel bovin (Sraïri et Kessab 1998). En conséquence, afin d’appréhender le potentiel génétique de cette race et de maintenir une certaine durabilité de l’élevage, il est nécessaire de se pencher sur la conduite alimentaire en général à travers l’analyse des systèmes d’alimentation, notamment leur constitution, leur régularité, leur répartition et leur stabilité.

 

Le présent travail a pour objectif de caractériser les principaux systèmes adoptés dans les grandes exploitations du secteur organisé et d’analyser leur impact sur les paramètres de production chez la race Holstein dans les régions du nord de la Tunisie.

 

Matériel et méthodes 

Lieu de l’étude

 

L’étude a concerné cinq exploitations bovines laitières du secteur organisé, représentant le système d’élevage intensif en Tunisie. Les données générales concernant ces exploitations sont présentées dans le tableau 1. Ces fermes ont été choisies sur la base de la stabilité de l’activité de la production laitière et de la disponibilité des données relatives  au  fonctionnement  des  ateliers laitiers  au cours  des  dix  campagnes  agricoles  successives  de  1997 à 2007.

Tableau 1.  Présentation des exploitations agricoles étudiées

Catégories

Ferme

Localisation

Précipitations, mm/an

Superficie

Effectif bovin laitier actuel

Complexe agro industriel

Badrouna

Bou Salem

597

1724 ha

498

Complexe agro industriel

Ghezela

Mateur

766.3

5572 ha

999

UCPA

Gnedil

Béja

684.1

827 ha

89

UCPA

El Montassar

Béja

684.1

759 ha

89

UCPA

El Kodya

Mateur

766.3

778 ha

136

Enquête et collecte des données

 

Les données ont été collectées à partir de la documentation de gestion disponible aux bureaux de gestion technique de chaque élevage. La nature des données collectées est résumée dans le tableau 2.

Tableau 2.  La nature des données de l’enquête

Type de données

Paramètres

Les éléments de structure de chaque exploitation 

 

­   Statut de l’exploitation

­   Délégation, Gouvernorat…

­   Les superficies (SAT, SAU, SAI)

­   Les occupations du sol (Cultures fourragères,…)

La production laitière

 

­   Production laitière par vache présente par mois (PLVP).

­   Production laitière par vache en lactation par mois (PLVL).

­   Effectifs de vaches présentes.

­   Effectif de vaches en lactation.

Identification et définition des types de rations

 

Les types de rations utilisées pour l’alimentation de la vache laitière ont été définis sur la base de la combinaison des ingrédients utilisés dans les rations, à savoir les  fourrages secs (FS),  l’ensilage (E), les verdures (V) composées essentiellement de verdure de printemps (Bersim, Ray gras et Avoine) et de la verdure d’été (Luzerne, Maïs et Sorgho), la pulpe de betteraves (PB) et les concentrés (CC). Ainsi 4 types de ration ont été identifiés :

­                   Type R1 : FS+E+CC 

­                   Type R2 : FS+E+V+CC

­                   Type R3 : FS+E+PB+CC

­                   Type R4 : FS+E+V+PB+CC

Les systèmes d’alimentation ont été définis sur la base de la combinaison de ces types d’alimentation le long d’une année, avec une durée minimale d’utilisation pour chaque ration de 1 mois.

 

Calculs et analyses statistiques

 

Le rapport lait/concentré 

 

Nous avons calculé le rapport lait/concentré mensuel  moyen pour chaque ferme et année :

RLC = Quantité de lait produite (kg)/Quantité de concentré consommé (kg)

 

Analyse statistique

 

L’analyse des principaux facteurs de variation des paramètres relatifs aux performances de production (production laitière par vache présente : PLVP, production laitière par vache en lactation : PLVL, rapport lait/ concentré : RLC) a été réalisée moyennant une analyse de la variance à travers la procédure GLM du système SAS (1988),  selon le modèle:

Yijkl= µ  + FRi + ANj + TRk +Sl + (TRk*ANl) + (Sl*ANj)+Eijkl ,  avec:

µ          : Moyenne générale,

FRi        : Effet ferme  (j = 1 à 5),

ANj      : Effet année (k = 1997 à 2007),

TRk         : Effet type de ration (l = 1 à 6),

Sl          : Effet système d’alimentation (m = 1 à 9)

TRk*ANj : Effet interaction type de ration * année.

Sl*ANj   : Effet interaction système d’alimentation * année.

Eijkl        : Erreur résiduelle.

Les niveaux des facteurs ont été comparés deux à deux moyennant le test Duncan.

 

Résultats et discussion 

Répartition des types de ration et systèmes d’alimentation

 

Le tableau 3 illustre la répartition des différents types de rations et systèmes d’alimentation. Le rationnement est basé à plus de 50 % sur le type R1 composé essentiellement de concentré, fourrages secs et verdure. Ceci nous a permis de définir neuf systèmes d’alimentation spécifiques aux fermes étudiées. Le système S3 issu de la combinaison de R1 et R2 représente plus de 54 % des systèmes d’alimentation définis. Ceci est dû au fait que les fermes étudiées sont caractérisées par des systèmes intégrés, où l’alimentation est basée sur des fourrages produits au niveau de l’exploitation à savoir  le foin, l’ensilage et la verdure, avec une complémentation en concentré.

Tableau 3.  Types de rations et systèmes d’alimentations identifiés

Type de ration

Composition

Fréquence d’utilisation, %*

R1

FS+E+CC

27,1

R2

FS+E+V+CC 

57,3

R3

FS+E+PB+CC

6,25

R4

FS+E+V+PB+CC

9,38

Système d’alimentation

 

Fréquence d’utilisation, %*

S1

R1

2,08

S2

R2

14,58

S3

R1+R2

54,17

S4

R1+R2+R3

2,08

S5

R1+R2+R3+R4

8,33

S6

R1+R3+R4

2,08

S7

R2+R3+R4

4,17

S8

R2+R4

8,33

S9

R3+R4

4,17

* : Fréquence : Le pourcentage de la durée d’utilisation

CC : Concentré ; FS : Fourrages secs ; E : Ensilage ; V : Verdure ; PB : Pulpes de betterave

Performances moyennes de production laitière

 

Les résultats concernant les performances laitières moyennes des exploitations étudiées sont portés dans le  tableau 4. La PLVP moyenne est de  4821 kg ; ce résultat rejoint  celui de  Rejeb et al (2007) qui ont trouvé que le niveau de production moyen par vache présente est de l’ordre de 4885 kg dans les régions de l’Ariana et Mahdia  au cours des années  1998-2002. La  PLVL moyenne est de 5857 kg similaire aux résultats de Ben Salem et al (2007) et Ajili et al (2007) qui l’ont estimé à 5900 kg dans les régions du Nord et centre de la Tunisie entre les années 1990 et 2004. Le RLC moyen (1,82) est faible, la valeur trouvée est nettement inférieure à celle (2,5 à 3) présenté par Reddy et al (1991) dans le cas de la paille de riz traitée à 4% d'urée distribuée à volonté. Nos valeurs traduisent une utilisation importante d’aliments concentrés, en rapport avec des fourrages grossiers souvent de mauvaise qualité. En effet, d’après Sraïri et al (2005) les rendements laitiers moyens par vache sont très en dessous des potentialités des vaches de la race Holstein et témoignent de défaillance de conduite,  notamment en matière de rationnement et de déficit en fourrages de bonne qualité tout le long de l’année. Cette situation induit une importante incorporation de concentré utilisé en partie pour couvrir les besoins d’entretien des vaches, ce qui conduit à une production de lait à base de concentré, classiquement observée dans le Sud méditerranéen (Sraïri et al 2005).  

Tableau 4.  Performances moyennes de production laitière

Performance

Moyenne

PLVP, kg

4821 ± 716

PLVL, kg

5857 ± 813

RLC

1,82 ± 0,23

Facteurs de variation de la production laitière

 

Effet ferme

 

L’effet ferme sur les paramètres de production laitière est présenté dans le tableau 5. La PLVL varie de  6611 kg/vache/an dans le cas de l’UCP Gnédil à  5364 kg/vache en lactation/an chez le CAI Badrouna. En revanche cette dernière exploitation a enregistré le RLC le plus élevé (1,92) ; alors que le rapport le plus faible est enregistré au niveau de l’UCP Kdeya (1,52). Cet effet ferme sur la production laitière peut être expliqué par la présence de facteurs spécifiques à chaque exploitation (pluviométrie, technicité de la main d’œuvre, type de traite...) qui seraient à l’origine de la variabilité d’expression des potentiels génétiques des vaches d’une unité de production à une autre.

Tableau 5.  Performances de production laitière par ferme

 Ferme

PLVP**

PLVL**

RLC**

CAI Badrouna

4409 d

5364 d

1,92a

CAI GHZELA

4846 c

5822c

1,83b

UCP  GNEDIL

5333 a

6611a

1,9a

UCP EL MONTASAR

5127 b

6068b

1,9a

UCP KDEYA

4347 d

5367d

1,52c

ESM

204

223.8

0,12

,abcd : des lettres différentes sur la même colonne indiquent des valeurs statistiquement différentes;
 ESM : erreur standard de la moyenne ; * : P<0,05 ; ** : P<0,01.

Effet année
 

L’évolution de la production laitière par campagne est illustrée dans le tableau 6. La production la plus importante a été enregistrée durant la campagne 2006-2007 (6369,5 kg) alors que le minimum de production a été enregistré durant la campagne 2002-2003 (5343,8 kg).  Les variations visibles sont certainement liées aux variations des conditions climatiques (Sraïri et al 2007). En fait une chute de production a été enregistrée (5673 kg/an) durant la campagne 1998-1999 où sévit une période de sécheresse. Par ailleurs, en 2001-2002 une période d’inondation a eu le même impact sur la production et l’utilisation des fourrages entrainant une diminution de la production laitière à 5343,8 kg/an. Au cours des trois dernières années de l’étude, une légère tendance significative (P<0,01) à la hausse de l’ordre de 9,7 % a été notée par rapport à la campagne 2003-2004. Cette augmentation  pourrait résulter des programmes de sélection appliqués dans ces fermes et qui visent l’amélioration du  niveau génétique des troupeaux pour la production laitière (Sraïri et El Khattabi 2001 ; Brisson 2003 ; Ben Salem et al 2006).

 

Entre 1997 et 2001, le RLC a présenté des valeurs élevées avec un maximum de 1,96 durant la campagne 1998-1999. Ultérieurement, ce taux a progressivement diminué pour atteindre une valeur minimale de 1,68 en 2006-2007. Cette différence serait probablement due à l’utilisation dans les années 90 de la pulpe de betterave ayant induit une amélioration de la  qualité de la  ration de base.

 

Tableau 6.  Evolution des performances de production

Campagne

PLVP**

PLVL**

RLC**

1997-1998

4695 bc

5850 cd

1,81b

1998-1999

4631 bc

5673 de

1,96 a

1999-2000

4512 c

5548e

1,93 a

2000-2001

5045 a

6126b

1,92 a

2001-2002

4624 bc

5725 de

1,83 b

2002-2003

4495 c

5344f

1,71 c

2003-2004

4737 b

5664de

1,69 c

2004-2005

5105 a

6052 bc

1,83 b

2005-2006

51523 a

6224ab

1,85 b

2006-2007

5237 a

6369 a

1,68 c

ESM

145

158

0,08

abcd : des lettres différentes sur la même colonne indiquent une différence significative ;
ESM : erreur standard de la moyenne ; * : P<0,05 ; ** : P<0,01.

 

Effet de l’alimentation sur les performances laitières

 

Effet type de ration

 

L’analyse de la conduite alimentaire des cinq fermes étudiées est illustrée dans le tableau 7.  La PLVL est plus importante pour le type R1 (5922,21 kg) basé sur le concentré, les fourrages secs et l’ensilage. L’incorporation de la verdure (R2) aurait réduit la PLVL à 5853 kg alors que l’incorporation de pulpe de betteraves à cette même ration (R3) aurait permis une augmentation de 106 kg/lactation. Ainsi le type R3 a enregistré les meilleures performances aussi bien pour la PLVP (4922,1kg, P<0,01) que pour la PLVL (6028,28 kg, P<0,05). Deux éléments pourraient être à l’origine de ce résultat, d’une part la stabilité de la conduite de cette ration qui est basée uniquement sur des fourrages conservés et d’autre part l’atténuation de la contrainte énergétique par la présence de la pulpe de betterave, sachant que l’énergie représente le facteur le plus limitant dans l’alimentation de la vache laitière particulièrement en début de lactation (Brisson 2003). 

 

Ces résultats rejoignent ceux avancés par Hoden et al (1988) et Sansoucy (1991) qui confirment que les pulpes de betteraves sucrières constituent un aliment équivalent à un aliment concentré et son incorporation dans la ration permet en général une augmentation significative de la production. En effet la richesse de la pulpe de betterave en parois végétales non lignifiées et digestibles fait qu’elle peut être distribuée à volonté chez les animaux à viande ou limitée à 7-8 kg de MS/j chez les vaches laitières (Jarrige 1999). D’ailleurs, les RLC les plus élevés (P<0,05) sont notés dans le cas des deux rations intégrant les PB (1,94 et 1,95 respectivement chez R3 et R4). Il est à noter que les performances de production les plus faibles sont notées pour le type  R4 (5688,75 kg) malgré la diversité des constituants et la présence d’aliments de bonne qualité à savoir la verdure et la pulpe de betterave. Cette situation pourrait être expliquée par un manque de stabilité et de régularité de distribution des fourrages notamment de la verdure d’été ainsi que les difficultés de maitrise des stades de coupe. En effet  dans les régions du Nord les précipitations fréquentes rendent souvent l’accès à l’affouragement difficile voire même impossible (Haddad  2001). Il est intéressant de signaler que le RLC noté dans le cas de R4 est élevé ; ainsi, malgré sa relative faible production, cela indique clairement que l’incorporation des pulpes de betterave a permis une amélioration de la qualité de la ration de base et une diminution d’utilisation du concentré.

 

Tableau 7.  Effet de type de ration sur les paramètres de production

Ration

PLVP**

PLVL*

RLC*

R1 : CC+FS+E

4743 b

5922 a

1,71 c

R2 : CC+FS+E+V

4868 ab

5836 bc

1,84 b

R3 : CC+FS+E+PB

4922 a

6028 a

1,95 a

R4 : CC+FS+E+V+PB

4697 b

5689 c

1,96 a

ESM

229

250

0,14

abc : des lettres différentes sur la même colonne indiquent une différence significative ;
ESM : erreur standard de la moyenne ; * : P<0,05 ; ** : P<0,01.

 

Effet système

 

L’effet du système d’alimentation sur les performances de production laitière est illustré dans le tableau 8. Les deux systèmes S5 et S6 semblent induire les meilleures performances de PLVL (6727,9 kg/an pour S6) et de RLC (2,1 pour S5). Ces systèmes combinent trois types de rations (R1, R3 et R4)  à base de CC de FS et d’E (R1) auxquelles sont ajouté les PB seules (R3) ou associées à la V (R4). Ces résultats rejoignent ceux avancées par Skaff (2001) qui a trouvé que l’introduction des pulpes de betterave dans une ration s’accompagne en général d’améliorations de la production laitière chez les bovins. L’utilisation de la verdure ou des PB toute l’année (S7) permet de garder un bon niveau du RLC (2,05 ) mais entraine une moindre production (4979,5 kg) comparativement avec S5 et S6. D’après l’enquête effectuée, on a observé que l’incorporation de pulpes de betterave durant la période estivale a entrainé une chute de production; ce qui nous amène à déduire que durant certaines périodes de l’année une détérioration de la qualité de la verdure et la substitution d’une partie du concentré par ces aliments ne se répercute pas par un effet visible sur la production laitière, ceci à cause de la persistance d’une température élevée et d’une variation brusque de l’humidité relative pendant les périodes estivales (Skaff 2001).

 

Le système S5 basé sur une combinaison de plusieurs rations diversifiées tout au long de l’année permet un RLC assez élevé indiquant une limitation d’incorporation du concentré dans la ration alors que l’utilisation d’une ration basée uniquement sur le concentré, les fourrages sec et l’ensilage (S1) durant toute l’année présente  un RLC plus faible de l’ordre de 1.5 traduisant l’aspect général de la production laitière à coup de concentré dans la plupart des fermes tunisiennes  (Sraïri et al 2005).

 

Tableau 8.  Effet du système d’alimentation sur les paramètres de production

Système

PLVP**

PLVL**

RLC**

S1

4207 de

5458 c

1,50 d

S2

4623 c

5523 c

1,89 b

S3

4951 b

5997 b

1,74 c

S4

3941

4900 d

1,53 d

S5

5417 a

6475 a

2,11 a

S6

5246 a

6728 a

2,09 a

S7

3985e

4979 d

2,05 a

S8

4480 cd

5516 c

1,88 b

S9

4696 bc

5787 bc

1,87 b

ESM

153

167

0,09

S1 :R1 ; S2 : R 2 ; S3 : R 1+ R 2 ; S4 : R1+ R 2+ R 3 ; S5 : R1+ R 2+ R 3+ R 4 ; S6 : R 1+ R 3+ R 4 ; S7 : R2+ R 3+ R 4 ;S8 : R 2+ R4 ; S9 : R3+ R 4.

 abcd : des lettres différentes sur la même colonne indiquent une différence significative ; ESM : erreur standard de la moyenne ; * : P<0,05 ; ** : P<0,01.

 

Conclusions 

 

Référence bibliographiques 

Ajili N, Rekik B, Ben Gara A and Bouraoui R 2007 Relationships among milk production, reproductive traits, and herd life for Tunisian Holstein-Friesian cows African Journal of Agricultural Research 2 (2): 47-5. http://www.academicjournals.org/ajar/PDF/Pdf2007/Feb/Ajili%20et%20al..pdf

 

Ben Salem M, Djemali M, Kayouli C and Majdoub A 2006 A review of environmental and management factors affecting the reproductive performance of Holstein-Friesian dairy herds in Tunisia. Livestock Research for Rural Development 18 (4) . http://www.lrrd.org/lrrd18/4/sale18053.htm

 

Ben Salem M, Bouraoui R et Chebbi I 2007  Tendances et identification des facteurs de variation des paramètres de reproduction chez la vache laitière en Tunisie. Rencontres Recherches Ruminants 14:371. http://www.journees3r.fr/IMG/pdf/2007_09_reproduction_05_BenSalem.pdf

 

Brisson J 2003 Nutrition, alimentation et reproduction. Symposium sur les bovins laitiers. Centre de référence en Agronomie et agroalimentaire du Québec.

http://www.agrireseau.qc.ca/bovinslaitiers/Documents/Brisson_Jean.pdf

  

Haddad S 2001 L'approvisionnement du grand Tunis en lait : identification des flux et stratégies des acteurs de la filière. Thèse de Master Of Science CIHEAM/IAMM, Monpellier.

 

Hoden A, Marquis B et Delaby L 1988 Association de betteraves fourragères à une ration mixte d’ensilages de maïs et de trèfle violet pour vaches. INRA Production Animales 1988. 1(3) : 165-169. http://granit.jouy.inra.fr/productions-animales/1988/Prod_Anim_1988_1_3_02.pdf

 

Jarrige R 1999 Alimentation des bovins, ovins et caprins. INRA, Paris.

 

OEP 2007 Rapport d’activité de L’Office des Elevages et Pâturages 2007.

 

Reddy D N, Reddy M R and Ali M P 1991 Effect of feeding urea treated paddy straw to lactating crossbred cows on nutrient utilization and quantity and quality of milk production. Indian Journal of Dairy Science. 1991,44: 9,539-542.

 

Rejeb Gharbi F, Lahsoumi R, Gouhis F, Rached Z 2007 Rentabilité économique de l’élevage laitier en Tunisie: cas des Gouvernorats de l’Ariana et de Mahdia. Biotechnologie, Agronomie, Société et Environnement 11 (3), 211–223. http://www.bib.fsagx.ac.be/library/base/text/v11n3/211.pdf

 

Sansoucy R 1991 Problèmes généraux de l’utilisation des sous produits agro inductriels en alimentation animale dans la région méditerranéenne. Options Méditerranéennes - Série Séminaires - No 16 - 1991: 75-79  http://ressources.ciheam.org/om/pdf/a16/91605048.pdf

 

SAS 1988 User’s guide: Statistics SAS. Int. Inc; Cary, NC

 

Skaff W 2001 Rôle de la pulpe de betterave dans l’amélioration de la production laitière et des matières grasses et protéiques du lait de vache. Mémoire de Diplôme d’Études Approfondies (DEA) Agroalimentaire Assurance-Qualité. Université Libanaise (UL)

Université Saint-Joseph (USJ) ; Université Saint-Esprit De Kaslik (USEK) et Institut National Agronomique Paris-Grignon (INA P-G) en partenariat avec L’Institut De Recherche Agronomique-Liban (IRAL) et l’Institut National De La Recherche Agronomique-France (INRA) www.lb.refer.org/memoires/630314WadihSKAFF.doc

 

Sraïri M T et Kessab B 1998 Performances et modalités de production laitière dans six étables spécialisées au Maroc. INRA Productions  Animales 11 (4). 321-326.  http://granit.jouy.inra.fr/productions-animales/1998/Prod_Anim_1998_11_4_06.pdf

 

Sraïri M T et El Khattabi M 2001 Evaluation économique et technique de la production laitière intensive en zone semi-aride au Maroc. Cahiers Agricultures 10 (1) : 51-55 Janvier - Février 2001, Notes de recherche.

http://www.john-libbey-eurotext.fr/fr/revues/agro_biotech/agr/e-docs/00/00/EB/07/article.phtml

 

Sraïri M T, Hasni Alaoui I, Hamama A  et Faye B  2005 Relations entre pratiques d’élevage et qualité globale du lait de vache en étables suburbaines au Maroc. Revue de Médecine Vétérinaire 156 (3): 155-162 http://www.revmedvet.com/2005/RVM156_155_162.pdf

 

Sraïri M T, Ben Salem M,  Bourbouze A, Elloumi M, Faye B, Madani T et Yakhlef H  2007 Analyse comparée de la dynamique de la production laitière dans les pays du Maghreb. Cahiers Agricultures 16 (4) : 251-257 http://www.john-libbey-eurotext.fr/fr/revues/agro_biotech/agr/e-docs/00/04/33/97/article.phtml



Received 28 January 2010; Accepted 8 March 2010; Published 1 May 2010

Go to top